dimanche 6 mars 2011

foulpoint mada est ""l"ile de thomas white le pirate ""!Ste-Marie, la pirate : Idéalement placée sur les voies maritimes où voguaient des navires chargés de cargaisons tentatrices : épices des indes, or, argent, pierres précieuses…l’île Ste-Marie, accueillait ses légions de pirates, leur offrant ses mouillages secrets, son eau douce à profusion, des fruits et de la viande pour se refaire une santé après des voyages éprouvants. Le charme des jeunes femmes malgaches n’était certainement pas le dernier des atouts de Ste-marie la douce qui devint entre la fin du 16ème siècle et le milieu du 18ème le fief de figures légendaires de la piraterie et les nombreux enfants métis issus de ces rapprochements culturels eurent un poids important dans le déroulement des évènements historiques de cette période. Leur mémoire demeure et certains sont encore honorés comme Ratsimilao fils de Thomas White et d’une princesse de Fénerive « Rahena » qui fut à l’origine de la fondation de l’ethnie Betsimisaraka. Sa tombe ainsi que celle de son épouse « Matavy » fille du roi Sakalava « Ramahasariki »demeure à Nosy Akoho, îlot situé en face de Fénérive, et les chefs Betsimisraka viennent ponctuellement solliciter son esprit lors de cérémonies secrètes lors desquelles de grands chaudrons en bronze sont exhumés de cachettes ancestrales afin de partager la nourriture sacrée. Les St-mariens sont fiers d’appartenir à ces ethnies des zafin’malata, les petits enfants mulâtres, et les derniers descendants du Roi de Tintingue « Tsifanin » lui-même fier de son ancêtre vazaha, occupent encore sa terre sacrée et gardent le souvenir des échanges avec les anciens pirates et des expéditions maritimes qui en découlèrent : « cf ; expéditions maritimes Betsimisaraka ». L'île aux Forbans, au coeur de la baie d' Ambodifotatra, la capitale de Sainte Marie, abrite le cimetière des pirates où quelques hommes de cette époque épique reposent à jamais là ou leur destin les avait conduits : Olivier Levasseur dit la Buse qui laisse derrière lui un pictogramme encore non éludé , John Avery, Condent, Thomas Tew et ou son collègue White, William Kidd, Drury, Misson, Teague… la liste serait longue de ces pirates ayant fait trembler les grandes puissances maritimes de l’époque : (France, Hollande, Portugal, Angleterre, Espagne.) Ces hommes qui aujourd’hui seraient méprisés et considérés comme des criminels, ont réussi le pari insensé de rentrer dans l’Histoire en pillant, volant, kidnappant les braves gens ! Leur aura libertaire est resté gravée dans l’inconscient collectif et les valeureux hommes de marine qui les combattirent se sont englués dans les méandres de l’oubli. Une petite pensée ici, à ces hommes qui connurent le pire, les capitaines mais aussi les matelots, les hommes de l’infanterie de marine qui portèrent haut le flambeau de leur compagnie contre vents contraires, tempêtes et maladies ! Ces hommes ne connurent pas les joies des prises extraordinaires comme celle de « La Vierge du Cap », abritant le trésor du grand Mogol, et dont certaines pièces subsistent certainement encore, cachées, enterrées, sous le sable St-Marien ou ailleurs !!! (Butin estimé à 5 milliards d’Euro actuels) Des vestiges de ces bateaux pirates sont régulièrement exhumés : en 2001 c’est « l’Adventure galley », navire du capitaine Kidd retrouvé à quelques mètres de l’îlot aux forbans. En 2003 le Sérapis célèbre car américain et chargé d’histoire ! En 2005, une véritable expédition scientifique (démarré par la redécouverte du fameux pictogramme de Olivier Levasseur aux archives de la marine nationale française), permettra de retrouver « La Vierge du Cap » qui gisait sous quelques mètres d’eau au sud de l’île aux nattes. Il y a fort à penser que le Cyclone « Ivan » de 2008 aura fait remonter des fonds quelque épave célèbre ! Ste Marie la pirate n’a pas fini de nous faire rêver, et elle abrite encore de nombreux trésors, qu’ils soient d’or et d’argent ou d’histoires extraordinaires ! Comme celle de RATSIMILAHO, de Betia, et Labigorne Ratsimilaho, Tamsilaho, Maromanompo, différents noms pour un seul homme qui sera le seul Roi betsimisaraka. Fils de Thomas White (pirate Anglais) et de la princesse de Fénérive Rahena. Il est important d’insister sur la francisation des noms malgaches, ou au contraire de la malgachisation des noms européens, de nombreuses pistes historiques se terminent en cul de sac par une mauvaise transcription d’un nom. Un exemple frappant : l’origine du nom de Tamatave (toamasina), est souvent expliqué par la phrase de Radama goûtant l’eau de mer pour la première fois et s’exclamant « Toa masina » = c’est salé. Mais si l’on reprend la généalogie de Ratsimilaho une autre piste n’en est pas moins aussi crédible. Thomas White était installé à Tamatave, et la prononciation de Thomas en malgache devient « Tomasy ». White, grâce à ses prises célèbres et l’aide du clan de son épouse fit prospérer la ville qui prit le nom de Tomasy. Ratsimilaho qui grandit à Tomasy prit pour épouse une princesse Sakalava du nom de Matavy (fille du roi Ramahasariky), de cette union naquirent deux enfants, une fille « Betia » (la très aimée qui sera en français Betti) et Jean Harry (qui devint Zagna hare puis Zanahary). Ces deux enfants grandirent entre Foulpointe et Tomasy, la contraction phonétique de l’héritage de leur grand-père Tomasy (White) et de leur mère donne Tamatavy ! Ainsi même l'origine du nom « Foulpointe » remonterait à l'arrivée du navire "Hopewell" de White. Cela aurait été son premier établissement nommé : "Hopewell Point" ! L’implantation réussie, suivie d’un mariage heureux aurait transformé le nom en « Hopefull point » (l’endroit chargé d’espoir !) pour un avenir meilleur ? Lorsque le comptoir passa aux mains des Français cela donna « Foulpointe » ! Le fils de Ratsimilaho, (Jean Harry) qui devint finalement Zanahary engendrera beaucoup d’erreurs dans la transcription orale de l’histoire ! Zanahary ne pouvait être que bon, ou tout du moins spécialement charismatique, il n’en est rien. Jean Harry sera finalement tué par ses sujets en 1767, et son règne ne laisse aucune trace dans l’histoire, si ce n’est sa vaine cruauté ! L’histoire de Thomas White laisse aussi la place à l’homonymie ! Il aurait eu une carrière de pirate très brève (1705-1719), originaire de Plymouth (Angleterre), il ne serait devenu flibustier qu’après avoir été lui-même été fait prisonnier par des pirates français. Sa première arrivée à Madagascar est déjà contreversée. L’une d’elle fait état d’un naufrage dans lequel il n’aurait sauvé que sa vie. Récupéré par des esclaves Malgaches qui s’étaient enfuis de St-Paul (île de la Réunion) sur une barque de pêche, il serait arrivé à les convaincre de lui céder la barque pour qu’il puisse reprendre ses activités ! Avec cette barque il aurait réussi à prendre un vaisseau Français en 1705 avec lequel il aurait fait sa première prise dans le golfe persique. La petite histoire raconte que la prise aurait été chargée de ballots sans valeur qui, une fois jetés par-dessus bord de dépit, se serait avérés chacun lesté d’un lingot d’or !!!L’autre le fait arriver à Foulpointe en 1710 à bord du « Hopwell » ! En tous cas on le retrouve en 1706 avec un navire de 30 canons à l’île Bourbon et certains de ces hommes débarquèrent pour y faire souche (aucun d’eux n’avait moins de 1000 livre or en poche et ce passage est authentifié par les archives de l’île de la réunion). White aurait décidé ensuite de se retirer à Madagascar et c’est à cette époque qu’il se serait marié avec Rahena. Il se serait rangé de la piraterie, achetant du bétail, se faisant construire une grande maison entourée de palissades et protégée de canons à Tamatave. Aidé par quelques uns des hommes qui l’auraient suivi, des membres du clan de sa femme, il semblerait avoir réussi à prospérer sans trouble en commerçant et serait mort des fièvres en 1719. Selon Defoe à Madagascar, selon Drury à Bourbon, sa sépulture étant aujourd’hui inconnue l’hypothèse de Drury semble la plus probable, le père de Ratsimilaho s’il était mort à Madagascar aurait eu une tombe honorée ! Mais là n’est pas le seul mystère, car thomas White pourrait être aussi Thomas Tew ! Selon Johnson, (l’écrivain des pirates considérés par beaucoup comme étant Daniel Defoe), la première apparition connue de Tew à Madagascar remonte en 1693 ! Corsaire plus que pirate puisque muni d’une lettre de marque de la reine d’Angleterre, (la différence entre un corsaire et un pirate résidant dans la possession de ces fameuses lettres de marque, le corsaire était autorisé par son suzerain à attaquer les vaisseaux ennemis de sa nation et de fait ne pouvait être jugé pour piraterie mais traité comme prisonnier de guerre). Tew, donc, aurait été le père de Ratsimilaho, et aurait même envoyé son fils en Angleterre pour qu’il y reçoive une éducation Européenne. Tew, malgré sa lettre de marque était bien un pirate, autorisé par l’Angleterre à attaquer les navires Français, c’est en attaquant les bateaux de la Compagnie des Indes Orientales qu’il fit sa fortune. La suite de son histoire (selon Charles Johnson) raconte avec force détails qu’il fut tué en mer rouge ! Mise en scène subtile pour échapper aux représailles des forces navales des nations Européennes qui commençaient à faire le nettoyage des pirates de manière on ne peut plus efficace ? Nul ne peut encore l’affirmer, des recherches plus conséquentes le permettront peut-être ? Mais à l’heure actuelle le mystère demeure et c’en est bien ainsi ! Pour revenir à l’histoire de Ratsimilaho, il faut remonter quelques siècles en arrière (15ème ?). Lorsque la côte-est était régie par un système clanique connu sous le nom des Filoha ou des tarika (des groupes familiaux plus ou moins étendus). La lutte pour obtenir les meilleurs lieux d’échanges avec les navigateurs étrangers s’étendait depuis la baie d’Antongil jusqu'à Vatomandry. (Le premier traité officiel d’une nation étrangère avec les Malgaches est celui de Van Den Stel en 1642 avec le Filohabe d’Antongil). Guerres importantes pour la survie des clans car ces échanges étaient les seules opportunités d’obtenir des fusils et des mousquets. La ligne de démarcation entre ces différents clans était la rivière Ivoloina (7 km au nord de Tamatave), séparant les Antavaratra (ceux du nord) et les Antatsimo (ceux du sud). En 1720, Ramanano, grand chef de Vatomandry, (profitant de la disparition de White ?) soulève une armée pour s’emparer de Tamatave, Foulpointe et occupe même Fénérive. Ratimilaho, bien équipé en armes (héritage de son père) s’allie avec les chefs du nord et reprend Fénérive. Dans cette action il sût faire usage de la ruse. L’histoire raconte qu’étant dans l’impossibilité de prendre la ville bien défendue par des palissades, il fit semblant de se retirer, les assaillis sortirent pour achever la victoire et Ratsimilaho opérant une contre-attaque bien organisée gagna la bataille. La poursuite des Antatsimo couverts des terres rouges des rizières leur valut le nom de « Betanimena » (couverts de terre rouge). Chef charismatique il subjugue ses alliés se fait nommer Filohabe des Antavaratra et part combattre Ramanano jusque dans son fief d’origine et lui inflige une défaite totale. C’est à la suite de cette victoire qu’il prend le nom de Ramaromanompo (celui qui a beaucoup de sujets). Sous son court règne, (1720-1751), Ratsimilaho fut un homme aimé. Roi juste, il sut s’allier tous les filohabe de la côte est, il réussit à maîtriser les échanges avec les navires étrangers et fut le précurseur de l’optimisation des rendements rizicole en encourageant ceux qui désiraient travailler en leur octroyant des terres ! Fin tacticien en terme militaire, il était aussi fin politicien. Il sut laisser suffisamment de place à chaque Filoha dans les échanges avec les bateaux étrangers pour qu’une période de paix entre les différents chefs de clans marque son règne ! Atteint d’une maladie pernicieuse (fièvres ?) et sentant sa fin proche il désigna lui-même sa fille Bétia comme son héritière ! Avait-il suffisamment de clairvoyance pour savoir que son fils n’était pas de la trempe dont on fait les grands meneurs d’hommes ? Nous ne pouvons que supputer. Néanmoins, c’est peu de temps avant la mort de Ratsimilaho (1750-1751), qu’apparaît dans l’histoire orale ce fameux Labigorne : une embarcation fait naufrage au nord de l’île et un certain Jean Onésime Filet fait son apparition. Connu aussi sous le surnom de Caporal La Bigorne, le sieur Filet était une bonne graine d’aventurier. Son surnom de la Bigorne viendrait de l’enclume sur laquelle il aurait signé son engagement comme volontaire pour les îles ! Originaire de Casteljaloux, il y tenait une auberge et nul ne sait la véritable raison de son départ. La suite de son histoire peut donner quelques pistes ! Il sera nommé caporal suite à deux blessures lors d’engagements dans le golfe du Bengale. Débarqué à l’île Bourbon pour soigner ses blessures il devra s’en enfuir après avoir séduit la fille d’un officier supérieur. (un caporal à l’époque se devait de rester à sa place !) Sa traversée depuis l’île de la réunion jusqu’à Madagascar est déjà un exploit, sur quel type d’embarcation fit-il ce trajet ? Nul ne le sait, mais il y a fort à penser que ce ne devait être qu’une petite barque de pêcheur, sinon les autorités de Bourbon seraient parti à sa recherche ! Il s’échoue donc au Nord de Ste-Marie et aurait été présenté à Ratsimilao avant de séduire sa fille. Quelle est la vraisemblance de la présence du sieur Filet à cette époque ? Aucune, car une recherche dans les archives de la marine est sans appel : Onésime Labigorne Filet est enregistré sur le rôle d’équipage du Saint Priest vaisseau de la compagnie des Indes de 600 tonneaux et 18 canons (Capitaine Louis de St Médard) parti de Lorient pour le Bengale le 31 décembre 1750. «service historique de la défense- département de la Marine à Lorient : 2 P 7 et 2 P e ». Mais Labigorne a réellement été présent dans l’entourage de Betia, seulement cela ne peut être qu’à partir de 1753 ou 1754 ! L’origine de la cession de l’île Ste Marie à la France (30 juillet 1750) doit plutôt se comprendre comme l’intention de faire un pacte avec la puissance du Royaume de France qui lui permettrai de contrer l’hégémonie grandissante du Royaume Merina. Betia était nostalgique du puissant royaume de son père, Andrianampoinimerina avait clairement affirmé son intention d’être le Roi du Pays entier. « Mon royaume se limitera à la mer ». On raconte même, (de source orale) que Betia aurait choisi de se réfugier à Ste Marie en pensant que les Merina n’oseraient pas se risquer sur la mer. Après l’acte de donation, la France nomma Gosse (officier de traite de la compagnie des indes) comme gouverneur de l’île. Gosse ne sût pas se concilier les St Mariens, hommes fiers et indépendants. Pour eux, leur Reine restait Betia, l’acte de donation avait été sciemment compliqué et personne parmi les malgaches n’aurait été capable d’en comprendre toutes les subtilités. Gosse se crut en pays conquis, commanda en colonisateur et la résultat ne se fit pas attendre : les St Mariens se révoltèrent et massacrèrent tous les français dont Gosse « 1753 ». (Seuls les proches de Betia échappèrent à la mort). Le royaume de Ratsimilaho était en train de se déliter, allant même jusqu’à la profanation de sa tombe à Foulpointe. C’est sans doute à cette époque que ses restes furent transférés sur l’îlot devant Fénérive, ville qui fut à l’origine de sa grandeur. Betia, préférera retourner à Foulpointe avec sa suite et c’est la frégate « Le Mars » qui viendra la chercher pour l’emmener à Ste Marie accompagnée des chefs locaux pour établir le deuxième acte de possession de l’île (15 juillet 1753). Elle finira par abdiquer en faveur de son frère cadet (Jean Harry-Zagna Hary) en 1757 et finira ses jours à l’île de France ? (Île Maurice). A partir de 1750, le destin de Ste Marie et de la France sera intimement lié, lors du bicentenaire de l’acte de cession de l’île, les St Mariens étaient encore Français, il faudra un référendum tardif (2002) pour que l’île revienne officiellement dans le giron de sa grande sœur. On retrouve les traces de Labigorne à Ste Marie comme traitant pour la compagnie des Indes (1758) aurait ensuite épousé Betia, puis à Foulpointe en 1762 où il combat Jean Harry, son décès est présumé entre 1773 et 1775. Il entrera plus haut dans les terres (appelé par les antanbanivolo pour combattre les Antakaye). Lors du voyage à la cour de Radama de A. Coppalle le chef du village de Manankanbany ( Diamanira) montrera les manguiers plantés par La Bigorne surnommé « Lahytsara » et qui avait l’habitude dire qu’un jour les français viendraient en manger les fruits. Labigorne avait laissé un souvenir puissant puisque le chef du village avait fait cette confidence à Coppalle : « Si tous vazaha comme Lahytsara, Radama jamais gagne foulpointe, français va maître partout ». En ce qui concerne Foulpointe ou « Mahavelona », (le nom serait à l’origine d’un rétablissement miraculeux d’un chef St Marien nommé « Tam »), dès 1761 cet établissement de traite fut préféré à Ste Marie car il était mieux pourvu en zébus, mais ce ne fut pas toujours de tout repos : 520 hommes du régiment Allemand Le Marck restent 4 mois pour sécuriser la traite en 1782. Le Commandant en chef Hamelin des frégates « La Vénus », « La Manche », le brick « L’entreprenant » et la goélette « La Créole » durent faire débarquer 360 hommes des troupes de marines pour sauver d’une mort certaine les traitants français assiégés par des malgaches le 20 mai 1809. Le destin de Tsifanin, sera intimement lié aux rivalités politiques des anglais et des français : en 1818, Sylvain Roux débarque à Madagascar à bord du « Golo » commandé par le Baron de Mackau pour faire une nouvelle tentative de colonisation. Il reprend officiellement possession de Ste Marie, accueilli à bras ouvert par Tsifanin. Le gouvernement de Ste marie avait été confié à Tsifanin (qui régnait sur les restes du royaume de Ratsimilaho) au nord de Lokintsy (Louis quinze), et à Siba (sœur du Roi Tsimarovolan de Manantsatrana) pour le sud. Le baron de Mackau estime que l’implantation doit se faire à Tintingue (pour la qualité de son mouillage, la position stratégique, et le bois de construction navale) et récupère le Fort Dauphin. Sylvain Roux repartira en France avec deux princes Malgaches, (Notamment le petit fils de Tsifanin (Manditsara), qui seront présentés au Roi et qui recevrons les rudiments de l’éducation française de l’époque au pensionnat de Mr Morin. Sylvain Roux saura plaider les intérêts d’une implantation française conséquente à Madagascar puisqu’il revient en 1821 à la tête d’un détachement de 60 ouvriers militaires, de colons, d’officiers : débarquement en octobre à Ste Marie depuis la Gabarre « La Normande » et la Goëlette « la bacchante ». Un nouveau traité d’alliance avec la France est signé en 1823 à la pointe à l’Arrée entre Tsifanin (Roi de Tintingue), Tsasy (descendant de Jean Harry) et Tsimarovolan (roi de Manantsatrana). Tous ces efforts seront contrecarrés par la politique de Robert Farcquard ! Son agent, Hastie,(né en Irlande en 1786, offocier de l’armée des Indes, 56 ème régiment de Port-Louis) négocie avec Radama un traité comprenant le droit aux anglais de s’installer en Imerna et en quelques années plus de trente écoles de langue anglaise avaient vu le jour ainsi que les premiers imprimeurs (Griffith). Hastie, saura exécuter les directives de Farcquard et fournir, armes, instructeurs et officiers à Radama. L’un deux « Brady » sergent jamaïcain du 22ème régiment garnissaire de Port-Louis,entraînera si bien les troupes de Radama qu’il sera nommé Général. Radama, à la tête de trois mille hommes s’empara de Foulpointe, et ensuite entreprit de mater les chefs Betsimisaraka. Tsifanin, fourni en fusil et en poudre par le France concentra toutes les forces des Betsimisaraka du nord à la jonction de Sonierana-Ivongo et Manompana pour stopper la marche victorieuse de l’héritier d’Andrianapoinimerina. Hastie mettant à la disposition des troupes de Radama une corvette, opérera un mouvement de prise en tenaille en débarquant 250 hommes bien encadrés par des officiers Anglais à la pointe à l’Arrée. Pris entre deux feux, ignorés par les français repliés sur Ste Marie, les forces Betsimisaraka sont décimées et Tsifanin décapité. La route du nord étant ouverte, Radama ne rencontrera plus de résistance il ne verra sur son passage que des femmes le visage couvert de blanc(coutume Betsimisaraka qui rendait les femmes de guerriers partis au combat « mifady =taboue ») et pourra poursuivre son chemin sans combattre jusqu’à Maroentsetra (fond de la baie d’Antongil). On raconte d’ailleurs que le nom de cette ville viendrait d’un dernier coup de génie de Radama qui fit planter tellement de sagaie « maro entsetra » devant le dernier bastion Betsimisaraka qu’ils acceptèrent de se soumettre sans combattre. Un dernier sursaut d’honneur verra les derniers guerriers valides de feu Tsifanin partir à l’assaut du fort construit par Radama à Foulpointe (27 juin 1825 relation écrite de A.Coppalle qui participera au combat en tant que servant de canon). Tsasy, commandant les Antavaratra Malata attaqua Foulpointe à la tête de 2000 hommes, Rafaralaha (11 honneurs) commanadant de foulpointe et préféré de Radama avait demandé des secours de la part de Jean René alors Mpankajaka de Tamatave. Celui-ci lui envoya une pièce de campagne, 20 soldat merina et 200 Betanimena en renfort. Les Betsimisraka se jettèrent au combat en poussant force cris et utilisaient une sorte de cor « conque marine », les ravages causés par les pièces de canons ainsi que l’organisation militaire des soldats hovas eurent raison de cette dernière tentative de rebellion des Betsimisaraka. Les morts furent décapités et leurs têtes plantées sur des piques, les quelques survivants qui furent faits prisonniers seront exécutés à la mort de Radama (1828). Jean René (malate né à Fort Dauphin vers 1773 d’un français de la compagnie des Indes nommé Bouchet et d’une Betsimisaraka Antatsimo) ne parut qu’une fois le combat fini. Cent quatre vingt années plus tard, (2008), quelques familles peuvent encore justifier de leur ascendance avec ces hommes qui marquèrent l’histoire de la côte est, que ce soit du côté de Ratsimilaho (familles Botomora et Ngazy), de Tsifanin (descendants de Manditsara qui fut le premier à importer des plants de girofle de zanzibar, les Zafin’bala de Tintingue et de Maroantsetra), de Tsimarovolan, sans oublier les zanamalata de Mananara… Ne soyez pas étonnés de croiser des visages ornés d’yeux couleur d’émeraude ou du plus pur azur, sans parler de ces visages d’anciens qui imposent le respect ! L’épopée mythique des pirates, corsaires et flibustiers est bien révolue, mais autant que l’esprit, les gènes, ici, demeurent !!! Libertalia (1693-1719) Ratsimilaho sut sans doute reprendre à son compte l’échec que fut l’entreprise de Libertalia dans la baie d’Antongil. Cet épisode obscur de cette république libertaire avant l’heure, est souvent évoqué mais jamais reconnu. Pourtant amplement citée par Charles Johnson (Daniel Defoe ), restée ancrée dans l’histoire orale des Antavatra d’Antongil, elle a certainement existée ! (Les fameuses lettres de Misson reçues par Defoe depuis La Rochelle, sont certes introuvables, mais est-ce suffisant pour qu’elles n’aient jamais existées ?) Johnson situe Libertalia dans la baie de Diego-Suarez, mais la tradition orale malgache parle bien de Maroentsetra ! Selon Johnson seul Tew survivra aux massacres des libertaires, étrange coïncidence quand on sait que Tew reconnaîtra Ratsimilaho comme son fils et que pour les malgaches Tew et White sont le même homme ! Benyowski saura se servir de ce ciment ancien pour se faire élire grand Mpanjakamena, et si le roi de France l’avait suivi dans ce sens à l’époque, la présence Française sur la façade orientale en aurait été très largement facilitée ! Le capitaine Johnson raconte qu’à la fin du dix septième siècle, Thomas Tew se serait associé à un prêtre défroqué (Caraccioli) et à un Français (Misson) capturés tous les deux par les barbaresques en méditerranée et délivré par des pirates ! Misson et Caraccioli, d’abord réfractaires, auraient ensuite usés de leur influence pour adoucir les mœurs des pirates et finalement devenir leurs chefs. Après quelques prises heureuses, ils décidèrent de s’installer à Madagascar et fignolèrent le code des pirates pour en faire une véritable constitution. C’est ainsi que la première république pirate serait née. Johnson a sans doute volontairement exagéré les vertus de ces hommes, car leur rôle était quand même d’avitailler les navires de Tew. Ils auraient aboli l’esclavage avant l’heure, et c’est peut-être ce fait qui nous rapproche de la réalité. Le commerce des esclaves était largement développé à Madagascar et l’installation des Libertaires n’auraient été possible qu’après un accord avec les chefs locaux dans lequel il était stipulé que les pirates ne feraient jamais de prisonniers parmi les malgaches. La survie sur la côte est de Madagascar demande une santé de fer, peu habitués à travailler la terre et à cours de prises il semblerait qu’à cause d’un manque de vivres ils aient rompu leur alliance avec les chefs locaux pour fournir en esclaves un navire Hollandais ! La sanction fut immédiate et sans appel, les filoha d’Antongil s’allièrent et la fameuse république libertaire de Libertalia se termina par la mort de ces étrangers qui n’avaient pas respecté le traité. Selon le mythe Betsimisaraka, deux hommes seulement survécurent à ce massacre, échappés de justesse sur une barque salvatrice ils réussirent à rejoindre la Baie de Tintingue, s’y échouèrent de nuit sur la barrière de corail et ne durent leur salut qu’à un baril de poudre grâce auquel ils atteignirent le rivage. L’un d’eux se nommerait John Ball et l’autre L’Arrée. John Ball se serait marié avec une fille de Tintingue et y aurait fait souche, tandis que son acolyte en aurait fait de même à la pointe qui porte encore aujourd’hui son nom ! Légende orale ? Faits Historiques ? Espérons que des archives encore méconnues nous donnerons plus de détails. Généalogie de ratsimilaho Thomas White-Tew ? 1519---------+----------Rahena (princesse de Fénérive) Ratsimilaho ? 1950 51----------+-----------Matavy (princesse sakalave) Betia ? et Jean Harry (1534-1567) Iavy (1767-1791) Zakavola (1791-1803) Anarchy (1803-1811) (référence à Libertalia ?) Sources : Description véritable de l’île de Madagascar. Hieronimus Megiser. 1609 Histoire de la grande île de Madagascar. Flacourt. 1658 Boothby et LLoyd. 1647 Remefort. 1668 Dubois. 1674 Saussay et Ambroise paré. 1721 Archives nationales de la marine Française. Archives nationales de la navy (Angleterre) Père Botomora Emilien (prêtre diocésien d’Antsiranana) Eugène Régis Mangalaza (vie et mort chez les Betsimisaraka) L’harmattan Hubert Deschamps (histoire de Madagascar) Berger-Levrault deuxième édition Capitaine Johnson. « A General History of Pyrates » 1724 Frederic Victor C Chasseriau. 1845 Précis sur les établissements Français à Madagascar. 1836 Histoire et Géographie de Madagascar. Henry d’Escamp, Macé Descartes. 1846 Connaissance de Madagascar. Louis Philiber Lacaille. 1863 Charles Ogé Barbaroux. 1857 Voyage à Madagascar et aux îles Comores. BF Leguével et Lacombe. 1840 Ida Pfeiffer, voyage à Madagascar. 1881 Voyage dans l’intérieur de Madagascar et dans la capitale du Roi Radame en 1825 et 1826. A.Coppalle. 1909. Archives familiales des Zafin’bala de Tintingue. J.C Hébert. Les razzias Malgaches aux îles comores et sur la côte orientale africaine. Taniko. Morceaux d’histoire et de généalogie. Haisoratra : Actualités littéraires La chaîne des ancêtres Ste-Marie, la pirate : Idéalement placée sur les voies maritimes où voguaient des navires chargés de cargaisons tentatrices : épices des indes, or, argent, pierres précieuses…l’île Ste-Marie, accueillait ses légions de pirates, leur offrant ses mouillages secrets, son eau douce à profusion, des fruits et de la viande pour se refaire une santé après des voyages éprouvants. Le charme des jeunes femmes malgaches n’était certainement pas le dernier des atouts de Ste-marie la douce qui devint entre la fin du 16ème siècle et le milieu du 18ème le fief de figures légendaires de la piraterie et les nombreux enfants métis issus de ces rapprochements culturels eurent un poids important dans le déroulement des évènements historiques de cette période. Leur mémoire demeure et certains sont encore honorés comme Ratsimilao fils de Thomas White et d’une princesse de Fénerive « Rahena » qui fut à l’origine de la fondation de l’ethnie Betsimisaraka. Sa tombe ainsi que celle de son épouse « Matavy » fille du roi Sakalava « Ramahasariki »demeure à Nosy Akoho, îlot situé en face de Fénérive, et les chefs Betsimisraka viennent ponctuellement solliciter son esprit lors de cérémonies secrètes lors desquelles de grands chaudrons en bronze sont exhumés de cachettes ancestrales afin de partager la nourriture sacrée. Les St-mariens sont fiers d’appartenir à ces ethnies des zafin’malata, les petits enfants mulâtres, et les derniers descendants du Roi de Tintingue « Tsifanin » lui-même fier de son ancêtre vazaha, occupent encore sa terre sacrée et gardent le souvenir des échanges avec les anciens pirates et des expéditions maritimes qui en découlèrent : « cf ; expéditions maritimes Betsimisaraka ». L'île aux Forbans, au coeur de la baie d' Ambodifotatra, la capitale de Sainte Marie, abrite le cimetière des pirates où quelques hommes de cette époque épique reposent à jamais là ou leur destin les avait conduits : Olivier Levasseur dit la Buse qui laisse derrière lui un pictogramme encore non éludé , John Avery, Condent, Thomas Tew et ou son collègue White, William Kidd, Drury, Misson, Teague… la liste serait longue de ces pirates ayant fait trembler les grandes puissances maritimes de l’époque : (France, Hollande, Portugal, Angleterre, Espagne.) Ces hommes qui aujourd’hui seraient méprisés et considérés comme des criminels, ont réussi le pari insensé de rentrer dans l’Histoire en pillant, volant, kidnappant les braves gens ! Leur aura libertaire est resté gravée dans l’inconscient collectif et les valeureux hommes de marine qui les combattirent se sont englués dans les méandres de l’oubli. Une petite pensée ici, à ces hommes qui connurent le pire, les capitaines mais aussi les matelots, les hommes de l’infanterie de marine qui portèrent haut le flambeau de leur compagnie contre vents contraires, tempêtes et maladies ! Ces hommes ne connurent pas les joies des prises extraordinaires comme celle de « La Vierge du Cap », abritant le trésor du grand Mogol, et dont certaines pièces subsistent certainement encore, cachées, enterrées, sous le sable St-Marien ou ailleurs !!! (Butin estimé à 5 milliards d’Euro actuels) Des vestiges de ces bateaux pirates sont régulièrement exhumés : en 2001 c’est « l’Adventure galley », navire du capitaine Kidd retrouvé à quelques mètres de l’îlot aux forbans. En 2003 le Sérapis célèbre car américain et chargé d’histoire ! En 2005, une véritable expédition scientifique (démarré par la redécouverte du fameux pictogramme de Olivier Levasseur aux archives de la marine nationale française), permettra de retrouver « La Vierge du Cap » qui gisait sous quelques mètres d’eau au sud de l’île aux nattes. Il y a fort à penser que le Cyclone « Ivan » de 2008 aura fait remonter des fonds quelque épave célèbre ! Ste Marie la pirate n’a pas fini de nous faire rêver, et elle abrite encore de nombreux trésors, qu’ils soient d’or et d’argent ou d’histoires extraordinaires ! Comme celle de RATSIMILAHO, de Betia, et Labigorne Ratsimilaho, Tamsilaho, Maromanompo, différents noms pour un seul homme qui sera le seul Roi betsimisaraka. Fils de Thomas White (pirate Anglais) et de la princesse de Fénérive Rahena. Il est important d’insister sur la francisation des noms malgaches, ou au contraire de la malgachisation des noms européens, de nombreuses pistes historiques se terminent en cul de sac par une mauvaise transcription d’un nom. Un exemple frappant : l’origine du nom de Tamatave (toamasina), est souvent expliqué par la phrase de Radama goûtant l’eau de mer pour la première fois et s’exclamant « Toa masina » = c’est salé. Mais si l’on reprend la généalogie de Ratsimilaho une autre piste n’en est pas moins aussi crédible. Thomas White était installé à Tamatave, et la prononciation de Thomas en malgache devient « Tomasy ». White, grâce à ses prises célèbres et l’aide du clan de son épouse fit prospérer la ville qui prit le nom de Tomasy. Ratsimilaho qui grandit à Tomasy prit pour épouse une princesse Sakalava du nom de Matavy (fille du roi Ramahasariky), de cette union naquirent deux enfants, une fille « Betia » (la très aimée qui sera en français Betti) et Jean Harry (qui devint Zagna hare puis Zanahary). Ces deux enfants grandirent entre Foulpointe et Tomasy, la contraction phonétique de l’héritage de leur grand-père Tomasy (White) et de leur mère donne Tamatavy ! Ainsi même l'origine du nom « Foulpointe » remonterait à l'arrivée du navire "Hopewell" de White. Cela aurait été son premier établissement nommé : "Hopewell Point" ! L’implantation réussie, suivie d’un mariage heureux aurait transformé le nom en « Hopefull point » (l’endroit chargé d’espoir !) pour un avenir meilleur ? Lorsque le comptoir passa aux mains des Français cela donna « Foulpointe » ! Le fils de Ratsimilaho, (Jean Harry) qui devint finalement Zanahary engendrera beaucoup d’erreurs dans la transcription orale de l’histoire ! Zanahary ne pouvait être que bon, ou tout du moins spécialement charismatique, il n’en est rien. Jean Harry sera finalement tué par ses sujets en 1767, et son règne ne laisse aucune trace dans l’histoire, si ce n’est sa vaine cruauté ! L’histoire de Thomas White laisse aussi la place à l’homonymie ! Il aurait eu une carrière de pirate très brève (1705-1719), originaire de Plymouth (Angleterre), il ne serait devenu flibustier qu’après avoir été lui-même été fait prisonnier par des pirates français. Sa première arrivée à Madagascar est déjà contreversée. L’une d’elle fait état d’un naufrage dans lequel il n’aurait sauvé que sa vie. Récupéré par des esclaves Malgaches qui s’étaient enfuis de St-Paul (île de la Réunion) sur une barque de pêche, il serait arrivé à les convaincre de lui céder la barque pour qu’il puisse reprendre ses activités ! Avec cette barque il aurait réussi à prendre un vaisseau Français en 1705 avec lequel il aurait fait sa première prise dans le golfe persique. La petite histoire raconte que la prise aurait été chargée de ballots sans valeur qui, une fois jetés par-dessus bord de dépit, se serait avérés chacun lesté d’un lingot d’or !!!L’autre le fait arriver à Foulpointe en 1710 à bord du « Hopwell » ! En tous cas on le retrouve en 1706 avec un navire de 30 canons à l’île Bourbon et certains de ces hommes débarquèrent pour y faire souche (aucun d’eux n’avait moins de 1000 livre or en poche et ce passage est authentifié par les archives de l’île de la réunion). White aurait décidé ensuite de se retirer à Madagascar et c’est à cette époque qu’il se serait marié avec Rahena. Il se serait rangé de la piraterie, achetant du bétail, se faisant construire une grande maison entourée de palissades et protégée de canons à Tamatave. Aidé par quelques uns des hommes qui l’auraient suivi, des membres du clan de sa femme, il semblerait avoir réussi à prospérer sans trouble en commerçant et serait mort des fièvres en 1719. Selon Defoe à Madagascar, selon Drury à Bourbon, sa sépulture étant aujourd’hui inconnue l’hypothèse de Drury semble la plus probable, le père de Ratsimilaho s’il était mort à Madagascar aurait eu une tombe honorée ! Mais là n’est pas le seul mystère, car thomas White pourrait être aussi Thomas Tew ! Selon Johnson, (l’écrivain des pirates considérés par beaucoup comme étant Daniel Defoe), la première apparition connue de Tew à Madagascar remonte en 1693 ! Corsaire plus que pirate puisque muni d’une lettre de marque de la reine d’Angleterre, (la différence entre un corsaire et un pirate résidant dans la possession de ces fameuses lettres de marque, le corsaire était autorisé par son suzerain à attaquer les vaisseaux ennemis de sa nation et de fait ne pouvait être jugé pour piraterie mais traité comme prisonnier de guerre). Tew, donc, aurait été le père de Ratsimilaho, et aurait même envoyé son fils en Angleterre pour qu’il y reçoive une éducation Européenne. Tew, malgré sa lettre de marque était bien un pirate, autorisé par l’Angleterre à attaquer les navires Français, c’est en attaquant les bateaux de la Compagnie des Indes Orientales qu’il fit sa fortune. La suite de son histoire (selon Charles Johnson) raconte avec force détails qu’il fut tué en mer rouge ! Mise en scène subtile pour échapper aux représailles des forces navales des nations Européennes qui commençaient à faire le nettoyage des pirates de manière on ne peut plus efficace ? Nul ne peut encore l’affirmer, des recherches plus conséquentes le permettront peut-être ? Mais à l’heure actuelle le mystère demeure et c’en est bien ainsi ! Pour revenir à l’histoire de Ratsimilaho, il faut remonter quelques siècles en arrière (15ème ?). Lorsque la côte-est était régie par un système clanique connu sous le nom des Filoha ou des tarika (des groupes familiaux plus ou moins étendus). La lutte pour obtenir les meilleurs lieux d’échanges avec les navigateurs étrangers s’étendait depuis la baie d’Antongil jusqu'à Vatomandry. (Le premier traité officiel d’une nation étrangère avec les Malgaches est celui de Van Den Stel en 1642 avec le Filohabe d’Antongil). Guerres importantes pour la survie des clans car ces échanges étaient les seules opportunités d’obtenir des fusils et des mousquets. La ligne de démarcation entre ces différents clans était la rivière Ivoloina (7 km au nord de Tamatave), séparant les Antavaratra (ceux du nord) et les Antatsimo (ceux du sud). En 1720, Ramanano, grand chef de Vatomandry, (profitant de la disparition de White ?) soulève une armée pour s’emparer de Tamatave, Foulpointe et occupe même Fénérive. Ratimilaho, bien équipé en armes (héritage de son père) s’allie avec les chefs du nord et reprend Fénérive. Dans cette action il sût faire usage de la ruse. L’histoire raconte qu’étant dans l’impossibilité de prendre la ville bien défendue par des palissades, il fit semblant de se retirer, les assaillis sortirent pour achever la victoire et Ratsimilaho opérant une contre-attaque bien organisée gagna la bataille. La poursuite des Antatsimo couverts des terres rouges des rizières leur valut le nom de « Betanimena » (couverts de terre rouge). Chef charismatique il subjugue ses alliés se fait nommer Filohabe des Antavaratra et part combattre Ramanano jusque dans son fief d’origine et lui inflige une défaite totale. C’est à la suite de cette victoire qu’il prend le nom de Ramaromanompo (celui qui a beaucoup de sujets). Sous son court règne, (1720-1751), Ratsimilaho fut un homme aimé. Roi juste, il sut s’allier tous les filohabe de la côte est, il réussit à maîtriser les échanges avec les navires étrangers et fut le précurseur de l’optimisation des rendements rizicole en encourageant ceux qui désiraient travailler en leur octroyant des terres ! Fin tacticien en terme militaire, il était aussi fin politicien. Il sut laisser suffisamment de place à chaque Filoha dans les échanges avec les bateaux étrangers pour qu’une période de paix entre les différents chefs de clans marque son règne ! Atteint d’une maladie pernicieuse (fièvres ?) et sentant sa fin proche il désigna lui-même sa fille Bétia comme son héritière ! Avait-il suffisamment de clairvoyance pour savoir que son fils n’était pas de la trempe dont on fait les grands meneurs d’hommes ? Nous ne pouvons que supputer. Néanmoins, c’est peu de temps avant la mort de Ratsimilaho (1750-1751), qu’apparaît dans l’histoire orale ce fameux Labigorne : une embarcation fait naufrage au nord de l’île et un certain Jean Onésime Filet fait son apparition. Connu aussi sous le surnom de Caporal La Bigorne, le sieur Filet était une bonne graine d’aventurier. Son surnom de la Bigorne viendrait de l’enclume sur laquelle il aurait signé son engagement comme volontaire pour les îles ! Originaire de Casteljaloux, il y tenait une auberge et nul ne sait la véritable raison de son départ. La suite de son histoire peut donner quelques pistes ! Il sera nommé caporal suite à deux blessures lors d’engagements dans le golfe du Bengale. Débarqué à l’île Bourbon pour soigner ses blessures il devra s’en enfuir après avoir séduit la fille d’un officier supérieur. (un caporal à l’époque se devait de rester à sa place !) Sa traversée depuis l’île de la réunion jusqu’à Madagascar est déjà un exploit, sur quel type d’embarcation fit-il ce trajet ? Nul ne le sait, mais il y a fort à penser que ce ne devait être qu’une petite barque de pêcheur, sinon les autorités de Bourbon seraient parti à sa recherche ! Il s’échoue donc au Nord de Ste-Marie et aurait été présenté à Ratsimilao avant de séduire sa fille. Quelle est la vraisemblance de la présence du sieur Filet à cette époque ? Aucune, car une recherche dans les archives de la marine est sans appel : Onésime Labigorne Filet est enregistré sur le rôle d’équipage du Saint Priest vaisseau de la compagnie des Indes de 600 tonneaux et 18 canons (Capitaine Louis de St Médard) parti de Lorient pour le Bengale le 31 décembre 1750. «service historique de la défense- département de la Marine à Lorient : 2 P 7 et 2 P e ». Mais Labigorne a réellement été présent dans l’entourage de Betia, seulement cela ne peut être qu’à partir de 1753 ou 1754 ! L’origine de la cession de l’île Ste Marie à la France (30 juillet 1750) doit plutôt se comprendre comme l’intention de faire un pacte avec la puissance du Royaume de France qui lui permettrai de contrer l’hégémonie grandissante du Royaume Merina. Betia était nostalgique du puissant royaume de son père, Andrianampoinimerina avait clairement affirmé son intention d’être le Roi du Pays entier. « Mon royaume se limitera à la mer ». On raconte même, (de source orale) que Betia aurait choisi de se réfugier à Ste Marie en pensant que les Merina n’oseraient pas se risquer sur la mer. Après l’acte de donation, la France nomma Gosse (officier de traite de la compagnie des indes) comme gouverneur de l’île. Gosse ne sût pas se concilier les St Mariens, hommes fiers et indépendants. Pour eux, leur Reine restait Betia, l’acte de donation avait été sciemment compliqué et personne parmi les malgaches n’aurait été capable d’en comprendre toutes les subtilités. Gosse se crut en pays conquis, commanda en colonisateur et la résultat ne se fit pas attendre : les St Mariens se révoltèrent et massacrèrent tous les français dont Gosse « 1753 ». (Seuls les proches de Betia échappèrent à la mort). Le royaume de Ratsimilaho était en train de se déliter, allant même jusqu’à la profanation de sa tombe à Foulpointe. C’est sans doute à cette époque que ses restes furent transférés sur l’îlot devant Fénérive, ville qui fut à l’origine de sa grandeur. Betia, préférera retourner à Foulpointe avec sa suite et c’est la frégate « Le Mars » qui viendra la chercher pour l’emmener à Ste Marie accompagnée des chefs locaux pour établir le deuxième acte de possession de l’île (15 juillet 1753). Elle finira par abdiquer en faveur de son frère cadet (Jean Harry-Zagna Hary) en 1757 et finira ses jours à l’île de France ? (Île Maurice). A partir de 1750, le destin de Ste Marie et de la France sera intimement lié, lors du bicentenaire de l’acte de cession de l’île, les St Mariens étaient encore Français, il faudra un référendum tardif (2002) pour que l’île revienne officiellement dans le giron de sa grande sœur. On retrouve les traces de Labigorne à Ste Marie comme traitant pour la compagnie des Indes (1758) aurait ensuite épousé Betia, puis à Foulpointe en 1762 où il combat Jean Harry, son décès est présumé entre 1773 et 1775. Il entrera plus haut dans les terres (appelé par les antanbanivolo pour combattre les Antakaye). Lors du voyage à la cour de Radama de A. Coppalle le chef du village de Manankanbany ( Diamanira) montrera les manguiers plantés par La Bigorne surnommé « Lahytsara » et qui avait l’habitude dire qu’un jour les français viendraient en manger les fruits. Labigorne avait laissé un souvenir puissant puisque le chef du village avait fait cette confidence à Coppalle : « Si tous vazaha comme Lahytsara, Radama jamais gagne foulpointe, français va maître partout ». En ce qui concerne Foulpointe ou « Mahavelona », (le nom serait à l’origine d’un rétablissement miraculeux d’un chef St Marien nommé « Tam »), dès 1761 cet établissement de traite fut préféré à Ste Marie car il était mieux pourvu en zébus, mais ce ne fut pas toujours de tout repos : 520 hommes du régiment Allemand Le Marck restent 4 mois pour sécuriser la traite en 1782. Le Commandant en chef Hamelin des frégates « La Vénus », « La Manche », le brick « L’entreprenant » et la goélette « La Créole » durent faire débarquer 360 hommes des troupes de marines pour sauver d’une mort certaine les traitants français assiégés par des malgaches le 20 mai 1809. Le destin de Tsifanin, sera intimement lié aux rivalités politiques des anglais et des français : en 1818, Sylvain Roux débarque à Madagascar à bord du « Golo » commandé par le Baron de Mackau pour faire une nouvelle tentative de colonisation. Il reprend officiellement possession de Ste Marie, accueilli à bras ouvert par Tsifanin. Le gouvernement de Ste marie avait été confié à Tsifanin (qui régnait sur les restes du royaume de Ratsimilaho) au nord de Lokintsy (Louis quinze), et à Siba (sœur du Roi Tsimarovolan de Manantsatrana) pour le sud. Le baron de Mackau estime que l’implantation doit se faire à Tintingue (pour la qualité de son mouillage, la position stratégique, et le bois de construction navale) et récupère le Fort Dauphin. Sylvain Roux repartira en France avec deux princes Malgaches, (Notamment le petit fils de Tsifanin (Manditsara), qui seront présentés au Roi et qui recevrons les rudiments de l’éducation française de l’époque au pensionnat de Mr Morin. Sylvain Roux saura plaider les intérêts d’une implantation française conséquente à Madagascar puisqu’il revient en 1821 à la tête d’un détachement de 60 ouvriers militaires, de colons, d’officiers : débarquement en octobre à Ste Marie depuis la Gabarre « La Normande » et la Goëlette « la bacchante ». Un nouveau traité d’alliance avec la France est signé en 1823 à la pointe à l’Arrée entre Tsifanin (Roi de Tintingue), Tsasy (descendant de Jean Harry) et Tsimarovolan (roi de Manantsatrana). Tous ces efforts seront contrecarrés par la politique de Robert Farcquard ! Son agent, Hastie,(né en Irlande en 1786, offocier de l’armée des Indes, 56 ème régiment de Port-Louis) négocie avec Radama un traité comprenant le droit aux anglais de s’installer en Imerna et en quelques années plus de trente écoles de langue anglaise avaient vu le jour ainsi que les premiers imprimeurs (Griffith). Hastie, saura exécuter les directives de Farcquard et fournir, armes, instructeurs et officiers à Radama. L’un deux « Brady » sergent jamaïcain du 22ème régiment garnissaire de Port-Louis,entraînera si bien les troupes de Radama qu’il sera nommé Général. Radama, à la tête de trois mille hommes s’empara de Foulpointe, et ensuite entreprit de mater les chefs Betsimisaraka. Tsifanin, fourni en fusil et en poudre par le France concentra toutes les forces des Betsimisaraka du nord à la jonction de Sonierana-Ivongo et Manompana pour stopper la marche victorieuse de l’héritier d’Andrianapoinimerina. Hastie mettant à la disposition des troupes de Radama une corvette, opérera un mouvement de prise en tenaille en débarquant 250 hommes bien encadrés par des officiers Anglais à la pointe à l’Arrée. Pris entre deux feux, ignorés par les français repliés sur Ste Marie, les forces Betsimisaraka sont décimées et Tsifanin décapité. La route du nord étant ouverte, Radama ne rencontrera plus de résistance il ne verra sur son passage que des femmes le visage couvert de blanc(coutume Betsimisaraka qui rendait les femmes de guerriers partis au combat « mifady =taboue ») et pourra poursuivre son chemin sans combattre jusqu’à Maroentsetra (fond de la baie d’Antongil). On raconte d’ailleurs que le nom de cette ville viendrait d’un dernier coup de génie de Radama qui fit planter tellement de sagaie « maro entsetra » devant le dernier bastion Betsimisaraka qu’ils acceptèrent de se soumettre sans combattre. Un dernier sursaut d’honneur verra les derniers guerriers valides de feu Tsifanin partir à l’assaut du fort construit par Radama à Foulpointe (27 juin 1825 relation écrite de A.Coppalle qui participera au combat en tant que servant de canon). Tsasy, commandant les Antavaratra Malata attaqua Foulpointe à la tête de 2000 hommes, Rafaralaha (11 honneurs) commanadant de foulpointe et préféré de Radama avait demandé des secours de la part de Jean René alors Mpankajaka de Tamatave. Celui-ci lui envoya une pièce de campagne, 20 soldat merina et 200 Betanimena en renfort. Les Betsimisraka se jettèrent au combat en poussant force cris et utilisaient une sorte de cor « conque marine », les ravages causés par les pièces de canons ainsi que l’organisation militaire des soldats hovas eurent raison de cette dernière tentative de rebellion des Betsimisaraka. Les morts furent décapités et leurs têtes plantées sur des piques, les quelques survivants qui furent faits prisonniers seront exécutés à la mort de Radama (1828). Jean René (malate né à Fort Dauphin vers 1773 d’un français de la compagnie des Indes nommé Bouchet et d’une Betsimisaraka Antatsimo) ne parut qu’une fois le combat fini. Cent quatre vingt années plus tard, (2008), quelques familles peuvent encore justifier de leur ascendance avec ces hommes qui marquèrent l’histoire de la côte est, que ce soit du côté de Ratsimilaho (familles Botomora et Ngazy), de Tsifanin (descendants de Manditsara qui fut le premier à importer des plants de girofle de zanzibar, les Zafin’bala de Tintingue et de Maroantsetra), de Tsimarovolan, sans oublier les zanamalata de Mananara… Ne soyez pas étonnés de croiser des visages ornés d’yeux couleur d’émeraude ou du plus pur azur, sans parler de ces visages d’anciens qui imposent le respect ! L’épopée mythique des pirates, corsaires et flibustiers est bien révolue, mais autant que l’esprit, les gènes, ici, demeurent !!! Libertalia (1693-1719) Ratsimilaho sut sans doute reprendre à son compte l’échec que fut l’entreprise de Libertalia dans la baie d’Antongil. Cet épisode obscur de cette république libertaire avant l’heure, est souvent évoqué mais jamais reconnu. Pourtant amplement citée par Charles Johnson (Daniel Defoe ), restée ancrée dans l’histoire orale des Antavatra d’Antongil, elle a certainement existée ! (Les fameuses lettres de Misson reçues par Defoe depuis La Rochelle, sont certes introuvables, mais est-ce suffisant pour qu’elles n’aient jamais existées ?) Johnson situe Libertalia dans la baie de Diego-Suarez, mais la tradition orale malgache parle bien de Maroentsetra ! Selon Johnson seul Tew survivra aux massacres des libertaires, étrange coïncidence quand on sait que Tew reconnaîtra Ratsimilaho comme son fils et que pour les malgaches Tew et White sont le même homme ! Benyowski saura se servir de ce ciment ancien pour se faire élire grand Mpanjakamena, et si le roi de France l’avait suivi dans ce sens à l’époque, la présence Française sur la façade orientale en aurait été très largement facilitée ! Le capitaine Johnson raconte qu’à la fin du dix septième siècle, Thomas Tew se serait associé à un prêtre défroqué (Caraccioli) et à un Français (Misson) capturés tous les deux par les barbaresques en méditerranée et délivré par des pirates ! Misson et Caraccioli, d’abord réfractaires, auraient ensuite usés de leur influence pour adoucir les mœurs des pirates et finalement devenir leurs chefs. Après quelques prises heureuses, ils décidèrent de s’installer à Madagascar et fignolèrent le code des pirates pour en faire une véritable constitution. C’est ainsi que la première république pirate serait née. Johnson a sans doute volontairement exagéré les vertus de ces hommes, car leur rôle était quand même d’avitailler les navires de Tew. Ils auraient aboli l’esclavage avant l’heure, et c’est peut-être ce fait qui nous rapproche de la réalité. Le commerce des esclaves était largement développé à Madagascar et l’installation des Libertaires n’auraient été possible qu’après un accord avec les chefs locaux dans lequel il était stipulé que les pirates ne feraient jamais de prisonniers parmi les malgaches. La survie sur la côte est de Madagascar demande une santé de fer, peu habitués à travailler la terre et à cours de prises il semblerait qu’à cause d’un manque de vivres ils aient rompu leur alliance avec les chefs locaux pour fournir en esclaves un navire Hollandais ! La sanction fut immédiate et sans appel, les filoha d’Antongil s’allièrent et la fameuse république libertaire de Libertalia se termina par la mort de ces étrangers qui n’avaient pas respecté le traité. Selon le mythe Betsimisaraka, deux hommes seulement survécurent à ce massacre, échappés de justesse sur une barque salvatrice ils réussirent à rejoindre la Baie de Tintingue, s’y échouèrent de nuit sur la barrière de corail et ne durent leur salut qu’à un baril de poudre grâce auquel ils atteignirent le rivage. L’un d’eux se nommerait John Ball et l’autre L’Arrée. John Ball se serait marié avec une fille de Tintingue et y aurait fait souche, tandis que son acolyte en aurait fait de même à la pointe qui porte encore aujourd’hui son nom ! Légende orale ? Faits Historiques ? Espérons que des archives encore méconnues nous donnerons plus de détails. Généalogie de ratsimilaho Thomas White-Tew ? 1519---------+----------Rahena (princesse de Fénérive) Ratsimilaho ? 1950 51----------+-----------Matavy (princesse sakalave) Betia ? et Jean Harry (1534-1567) Iavy (1767-1791) Zakavola (1791-1803) Anarchy (1803-1811) (référence à Libertalia ?) Sources : Description véritable de l’île de Madagascar. Hieronimus Megiser. 1609 Histoire de la grande île de Madagascar. Flacourt. 1658 Boothby et LLoyd. 1647 Remefort. 1668 Dubois. 1674 Saussay et Ambroise paré. 1721 Archives nationales de la marine Française. Archives nationales de la navy (Angleterre) Père Botomora Emilien (prêtre diocésien d’Antsiranana) Eugène Régis Mangalaza (vie et mort chez les Betsimisaraka) L’harmattan Hubert Deschamps (histoire de Madagascar) Berger-Levrault deuxième édition Capitaine Johnson. « A General History of Pyrates » 1724 Frederic Victor C Chasseriau. 1845 Précis sur les établissements Français à Madagascar. 1836 Histoire et Géographie de Madagascar. Henry d’Escamp, Macé Descartes. 1846 Connaissance de Madagascar. Louis Philiber Lacaille. 1863 Charles Ogé Barbaroux. 1857 Voyage à Madagascar et aux îles Comores. BF Leguével et Lacombe. 1840 Ida Pfeiffer, voyage à Madagascar. 1881 Voyage dans l’intérieur de Madagascar et dans la capitale du Roi Radame en 1825 et 1826. A.Coppalle. 1909. Archives familiales des Zafin’bala de Tintingue. J.C Hébert. Les razzias Malgaches aux îles comores et sur la côte orientale africaine. Taniko. Morceaux d’histoire et de généalogie. Haisoratra : Actualités littéraires La chaîne des ancêtres











Ste-Marie, la pirate :
            
            Idéalement placée sur les voies maritimes où voguaient des navires chargés de cargaisons tentatrices : épices des indes, or, argent, pierres précieuses…l’île Ste-Marie, accueillait ses légions de pirates, leur offrant ses mouillages secrets, son eau douce à profusion, des fruits et de la viande pour se refaire une santé après des voyages éprouvants. Le charme des jeunes femmes malgaches n’était certainement pas le dernier des atouts de Ste-marie la douce qui devint entre la fin du 16ème siècle et le milieu du 18ème le fief de figures légendaires de la piraterie et les nombreux enfants métis issus de ces rapprochements culturels eurent un poids important dans le déroulement des évènements historiques de cette période. Leur mémoire demeure et certains sont encore honorés comme Ratsimilao fils de Thomas White et d’une princesse de Fénerive « Rahena » qui fut à l’origine de la fondation de l’ethnie Betsimisaraka. Sa tombe ainsi que celle de son épouse « Matavy » fille du roi Sakalava « Ramahasariki »demeure à Nosy Akoho, îlot situé en face de Fénérive, et les chefs Betsimisraka viennent ponctuellement solliciter son esprit lors de cérémonies secrètes lors desquelles de grands chaudrons en bronze sont exhumés de cachettes ancestrales afin de partager la nourriture sacrée. Les St-mariens sont fiers d’appartenir à ces ethnies des zafin’malata, les petits enfants mulâtres, et les derniers descendants du Roi de Tintingue « Tsifanin » lui-même fier de son ancêtre vazaha, occupent encore sa terre sacrée et gardent le souvenir des échanges avec les anciens pirates et des expéditions maritimes qui en découlèrent : « cf ; expéditions maritimes Betsimisaraka ». 
 L'île aux Forbans,  au coeur de la baie d' Ambodifotatra, la capitale de Sainte Marie, abrite le cimetière des pirates où quelques hommes de cette époque épique reposent à jamais là ou leur destin les avait conduits : Olivier Levasseur dit la Buse qui laisse derrière lui un pictogramme encore non éludé , John Avery, Condent, Thomas Tew et ou son collègue White, William Kidd, Drury, Misson, Teague… la liste serait longue de ces pirates ayant fait trembler les grandes puissances maritimes de l’époque : (France, Hollande, Portugal, Angleterre, Espagne.) Ces hommes qui aujourd’hui seraient méprisés et considérés comme des criminels, ont réussi le pari insensé de rentrer dans l’Histoire en pillant, volant, kidnappant les braves gens ! Leur aura libertaire est resté gravée dans l’inconscient collectif et les valeureux hommes de marine qui les combattirent se sont englués dans les méandres de l’oubli. Une petite pensée ici, à ces hommes qui connurent le pire, les capitaines mais aussi les matelots, les hommes de l’infanterie de marine qui portèrent haut le flambeau de leur compagnie contre vents contraires, tempêtes et maladies !
Ces hommes ne connurent pas les joies des prises extraordinaires comme celle de « La Vierge du Cap », abritant le trésor du grand Mogol, et dont certaines pièces subsistent certainement encore, cachées, enterrées, sous le sable St-Marien ou ailleurs !!! (Butin estimé à 5 milliards d’Euro actuels)
Des vestiges de ces bateaux pirates sont régulièrement exhumés : en 2001 c’est « l’Adventure galley », navire du capitaine Kidd retrouvé à quelques mètres de l’îlot aux forbans.  En 2003 le Sérapis célèbre car américain et chargé d’histoire !
 En 2005, une véritable expédition scientifique (démarré par la redécouverte du fameux pictogramme de Olivier Levasseur aux archives de la marine nationale française), permettra de retrouver « La Vierge du Cap » qui gisait sous quelques mètres d’eau au sud de l’île aux nattes. Il y a fort à penser que le Cyclone « Ivan » de 2008 aura fait remonter des fonds quelque épave célèbre !
Ste Marie la pirate n’a pas fini de nous faire rêver, et elle abrite encore de nombreux trésors, qu’ils soient d’or et d’argent ou d’histoires extraordinaires !
                            
Comme celle de  RATSIMILAHO, de Betia, et Labigorne

Ratsimilaho, Tamsilaho, Maromanompo, différents noms pour un seul homme qui sera le seul Roi betsimisaraka. Fils de Thomas White (pirate Anglais) et de la princesse de Fénérive Rahena.
Il est important d’insister sur la francisation des noms malgaches, ou au contraire de la malgachisation des noms européens, de nombreuses pistes historiques se terminent en cul de sac par une mauvaise transcription d’un nom.
Un exemple frappant : l’origine du nom de Tamatave (toamasina), est souvent expliqué par la phrase de Radama goûtant l’eau de mer pour la première fois et s’exclamant « Toa masina » = c’est salé.
Mais si l’on reprend la généalogie de Ratsimilaho une autre piste n’en est pas moins aussi crédible.
Thomas White était installé à Tamatave, et la prononciation de Thomas en malgache devient « Tomasy ». White, grâce à ses prises célèbres et l’aide du clan de son épouse fit prospérer la ville qui prit le nom de Tomasy. Ratsimilaho qui grandit à Tomasy prit pour épouse une princesse Sakalava du nom de Matavy (fille du roi Ramahasariky), de cette union naquirent deux enfants, une fille « Betia » (la très aimée qui sera en français Betti) et Jean Harry (qui devint Zagna hare puis Zanahary). Ces deux enfants grandirent entre Foulpointe et Tomasy, la contraction phonétique de l’héritage de leur grand-père Tomasy (White) et de leur mère donne Tamatavy ! Ainsi même l'origine du nom « Foulpointe » remonterait à l'arrivée du navire "Hopewell" de White. Cela aurait été son premier établissement nommé : "Hopewell Point" ! L’implantation réussie, suivie d’un mariage heureux aurait transformé le nom en « Hopefull point » (l’endroit chargé d’espoir !) pour un avenir meilleur ? Lorsque le comptoir passa aux mains des Français cela donna « Foulpointe » !
Le fils de Ratsimilaho, (Jean Harry) qui devint finalement Zanahary engendrera beaucoup d’erreurs dans la transcription orale de l’histoire ! Zanahary ne pouvait être que bon, ou tout du moins spécialement charismatique, il n’en est rien. Jean Harry sera finalement tué par ses sujets en 1767, et son règne ne laisse aucune trace dans l’histoire, si ce n’est sa vaine cruauté !
L’histoire de Thomas White laisse aussi la place à l’homonymie ! Il aurait eu une carrière de pirate très brève (1705-1719), originaire de Plymouth (Angleterre), il ne serait devenu flibustier qu’après avoir été lui-même été fait prisonnier par des pirates français. Sa première arrivée à Madagascar est déjà contreversée. L’une d’elle fait état d’un naufrage dans lequel il n’aurait sauvé que sa vie. Récupéré par des esclaves Malgaches qui s’étaient enfuis de St-Paul (île de la Réunion) sur une barque de pêche, il serait arrivé à les convaincre de lui céder la barque pour qu’il puisse reprendre ses activités ! Avec cette barque il aurait réussi à prendre un vaisseau Français en 1705 avec lequel il aurait fait sa première prise dans le golfe persique. La petite histoire raconte que la prise aurait été chargée de ballots sans valeur qui, une fois jetés par-dessus bord de dépit, se serait avérés chacun lesté d’un lingot d’or !!!L’autre le fait arriver à Foulpointe en 1710 à bord du « Hopwell » ! En tous cas on le retrouve en 1706 avec un navire de 30 canons à l’île Bourbon et certains de ces hommes débarquèrent pour y faire souche (aucun d’eux n’avait moins de 1000 livre or en poche et ce passage est authentifié par les archives de l’île de la réunion). White aurait décidé ensuite de se retirer à Madagascar et c’est à cette époque qu’il se serait marié avec Rahena. Il se serait rangé de la piraterie, achetant du bétail, se faisant construire une grande maison entourée de palissades et protégée de canons à Tamatave. Aidé par quelques uns des hommes qui l’auraient suivi, des membres du clan de sa femme, il semblerait avoir réussi à prospérer sans trouble en commerçant et serait mort des fièvres en 1719. Selon Defoe à Madagascar, selon Drury à Bourbon, sa sépulture étant aujourd’hui inconnue l’hypothèse de Drury semble la plus probable, le père de Ratsimilaho s’il était mort à Madagascar aurait eu une tombe honorée ! Mais là n’est pas le seul mystère, car thomas White pourrait être aussi Thomas Tew !  Selon Johnson, (l’écrivain des pirates considérés par beaucoup comme étant Daniel Defoe), la première apparition connue de Tew  à Madagascar remonte en 1693 ! Corsaire plus que pirate puisque muni d’une lettre de marque de la reine d’Angleterre, (la différence entre un corsaire et un pirate résidant dans la possession de ces fameuses lettres de marque, le corsaire était autorisé par son suzerain à attaquer les vaisseaux ennemis de sa nation et de fait ne pouvait être jugé pour piraterie mais traité comme prisonnier de guerre). Tew, donc, aurait été le père de Ratsimilaho, et aurait même envoyé son fils en Angleterre pour qu’il y reçoive une éducation Européenne. Tew, malgré sa lettre de marque était bien un pirate, autorisé par l’Angleterre à attaquer les navires Français, c’est en attaquant les bateaux de la Compagnie des Indes Orientales qu’il fit sa fortune. La suite de son histoire (selon Charles Johnson) raconte avec force détails qu’il fut tué en mer rouge ! Mise en scène subtile pour échapper aux représailles des forces navales des nations Européennes qui commençaient à faire le nettoyage des pirates de manière on ne peut plus efficace ?  Nul ne peut encore l’affirmer, des recherches plus conséquentes le permettront peut-être ? Mais à l’heure actuelle le mystère demeure et c’en est bien ainsi !
Pour revenir à l’histoire de Ratsimilaho, il faut remonter quelques siècles en arrière (15ème ?). Lorsque la côte-est était régie par un système clanique connu sous le nom des Filoha ou des tarika (des groupes familiaux plus ou moins étendus).
La lutte pour obtenir les meilleurs lieux d’échanges avec les navigateurs étrangers s’étendait depuis la baie d’Antongil jusqu'à Vatomandry. (Le premier traité officiel d’une nation étrangère avec les Malgaches est celui de Van Den Stel en 1642 avec le Filohabe d’Antongil).  Guerres importantes pour la survie des clans car ces échanges étaient les seules opportunités d’obtenir des fusils et des mousquets. La ligne de démarcation entre ces différents clans était la rivière Ivoloina (7 km au nord de Tamatave), séparant les Antavaratra (ceux du nord) et les Antatsimo (ceux du sud). En 1720, Ramanano, grand chef de Vatomandry, (profitant de la disparition de White ?) soulève une armée pour s’emparer de Tamatave, Foulpointe et occupe même Fénérive. Ratimilaho, bien équipé en armes (héritage de son père) s’allie avec les chefs du nord et reprend Fénérive. Dans cette action il sût faire usage de la ruse. L’histoire raconte qu’étant dans l’impossibilité de prendre la ville bien défendue par des palissades, il fit semblant de se retirer, les assaillis sortirent pour achever la victoire et Ratsimilaho opérant une contre-attaque bien organisée gagna la bataille. La poursuite des Antatsimo couverts des terres rouges des rizières leur valut le nom de « Betanimena » (couverts de terre rouge). Chef charismatique il subjugue ses alliés se fait nommer Filohabe des Antavaratra et part combattre Ramanano jusque dans son fief d’origine et lui inflige une défaite totale. C’est à la suite de cette victoire qu’il prend le nom de Ramaromanompo (celui qui a beaucoup de sujets). Sous son court règne, (1720-1751), Ratsimilaho fut un homme aimé. Roi juste, il sut s’allier tous les filohabe de la côte est, il réussit à maîtriser les échanges avec les navires étrangers et fut le précurseur de l’optimisation des rendements rizicole en encourageant ceux qui désiraient travailler en leur octroyant des terres ! Fin tacticien en terme militaire, il était aussi fin politicien.
Il sut laisser suffisamment de place à chaque Filoha dans les échanges avec les bateaux étrangers pour qu’une période de paix entre les différents chefs de clans marque son règne !
Atteint d’une maladie pernicieuse (fièvres ?) et sentant sa fin proche il désigna lui-même sa fille Bétia comme son héritière ! Avait-il suffisamment de clairvoyance pour savoir que son fils n’était pas de la trempe dont on fait les grands meneurs d’hommes ? Nous ne pouvons que supputer.
Néanmoins, c’est peu de temps avant la mort de Ratsimilaho (1750-1751), qu’apparaît dans l’histoire orale ce fameux Labigorne : une embarcation fait naufrage au nord de l’île et un certain  Jean Onésime Filet fait son apparition. Connu aussi sous le surnom de Caporal La Bigorne, le sieur Filet était une bonne graine d’aventurier. Son surnom de la Bigorne viendrait de l’enclume sur laquelle il aurait signé son engagement comme volontaire pour les îles ! Originaire de Casteljaloux, il y tenait une auberge et nul ne sait la véritable raison de son départ. La suite de son histoire peut donner quelques pistes ! Il sera nommé caporal suite à deux blessures lors d’engagements dans le golfe du Bengale. Débarqué à l’île Bourbon pour soigner ses blessures il devra s’en enfuir après avoir séduit la fille d’un officier supérieur. (un caporal à l’époque se devait de rester à sa place !) Sa traversée depuis l’île de la réunion jusqu’à Madagascar est déjà un exploit, sur quel type d’embarcation fit-il ce trajet ? Nul ne le sait, mais il y a fort à penser que ce ne devait être qu’une petite barque de pêcheur, sinon les autorités de Bourbon seraient parti à sa recherche ! Il s’échoue donc au Nord de Ste-Marie et aurait été présenté à Ratsimilao avant de séduire sa fille. Quelle est la vraisemblance de la présence du sieur Filet à cette époque ? Aucune, car une recherche dans les archives de la marine est sans appel : Onésime Labigorne Filet est enregistré sur le rôle d’équipage du Saint Priest  vaisseau de la compagnie des Indes  de 600 tonneaux et 18 canons (Capitaine Louis de St Médard) parti de Lorient pour le Bengale le 31 décembre 1750. «service historique de la défense- département de la Marine à Lorient : 2 P 7 et 2 P e ». Mais Labigorne a réellement été présent dans l’entourage de Betia, seulement cela ne peut être qu’à partir de 1753 ou 1754 !
L’origine de la cession de l’île Ste Marie à la France (30 juillet 1750) doit plutôt se comprendre comme l’intention de faire un pacte avec la puissance du Royaume de France qui lui permettrai de contrer l’hégémonie grandissante du Royaume Merina. Betia était nostalgique du puissant royaume de son père, Andrianampoinimerina avait clairement affirmé son intention d’être le Roi du Pays entier. « Mon royaume se limitera à la mer ». On raconte même, (de source orale) que Betia aurait choisi de se réfugier à Ste Marie en pensant que les Merina n’oseraient pas se risquer sur la mer. Après l’acte de donation, la France nomma Gosse (officier de traite de la compagnie des indes) comme gouverneur de l’île. Gosse ne sût pas se concilier les St Mariens, hommes fiers et indépendants. Pour eux, leur Reine restait Betia, l’acte de donation avait été sciemment compliqué et personne parmi les malgaches n’aurait été capable d’en comprendre toutes les subtilités.
Gosse se crut en pays conquis, commanda en colonisateur et la résultat ne se fit pas attendre : les St Mariens se révoltèrent et massacrèrent tous les français dont Gosse « 1753 ». (Seuls les proches de Betia échappèrent à la mort). Le royaume de Ratsimilaho était en train de se déliter, allant même jusqu’à la profanation de sa tombe à Foulpointe. C’est sans doute à cette époque que ses restes furent transférés sur l’îlot devant Fénérive, ville qui fut à l’origine de sa grandeur.
Betia, préférera retourner à Foulpointe avec sa suite et c’est la frégate « Le Mars » qui viendra la chercher pour l’emmener à Ste Marie accompagnée des chefs locaux pour établir le deuxième acte de possession de l’île (15 juillet 1753). Elle finira par abdiquer en faveur de son frère cadet (Jean Harry-Zagna Hary) en 1757 et finira ses jours à l’île de France ? (Île Maurice). A partir de 1750, le destin de Ste Marie et de la France sera intimement lié, lors du bicentenaire de l’acte de cession de l’île, les St Mariens étaient encore Français, il faudra un référendum tardif (2002) pour que l’île revienne officiellement dans le giron de sa grande sœur.
 On retrouve les traces de Labigorne à Ste Marie comme traitant pour la compagnie des Indes (1758) aurait ensuite épousé Betia, puis à Foulpointe en 1762 où il combat Jean Harry, son décès est présumé entre 1773 et 1775. Il entrera plus haut dans les terres (appelé par les antanbanivolo pour combattre les Antakaye). Lors du voyage à la cour de Radama de A. Coppalle le chef du village de Manankanbany ( Diamanira) montrera les manguiers plantés par La Bigorne surnommé « Lahytsara » et qui avait l’habitude dire qu’un jour les français viendraient en manger les fruits. Labigorne avait laissé un souvenir puissant puisque le chef du village avait fait cette confidence à Coppalle : « Si tous vazaha comme Lahytsara, Radama jamais gagne foulpointe, français va maître partout ».
En ce qui concerne Foulpointe ou « Mahavelona », (le nom serait à l’origine d’un rétablissement miraculeux d’un chef St Marien nommé « Tam »), dès 1761 cet établissement de traite fut préféré à Ste Marie car il était mieux pourvu en zébus, mais ce ne fut pas toujours de tout repos : 520 hommes du régiment Allemand Le Marck restent 4 mois pour sécuriser la traite en 1782. Le Commandant en chef Hamelin des frégates « La Vénus », « La Manche », le brick « L’entreprenant » et la goélette « La Créole » durent faire débarquer 360 hommes des troupes de marines pour sauver d’une mort certaine les traitants français assiégés par des malgaches le 20 mai 1809.
Le destin de Tsifanin, sera intimement lié aux rivalités politiques des anglais et des français : en 1818, Sylvain Roux débarque à Madagascar à bord du « Golo » commandé par le Baron de Mackau pour faire une nouvelle tentative de colonisation. Il reprend officiellement possession de Ste Marie, accueilli à bras ouvert par Tsifanin.  Le gouvernement de Ste marie avait été confié à Tsifanin (qui régnait sur les restes du royaume de Ratsimilaho) au nord de Lokintsy (Louis quinze), et à Siba (sœur du Roi Tsimarovolan de Manantsatrana) pour le sud. Le baron de Mackau estime que l’implantation doit se faire à Tintingue (pour la qualité de son mouillage, la position stratégique, et le bois de construction navale) et récupère le Fort Dauphin. Sylvain Roux repartira en France avec deux princes Malgaches, (Notamment le petit fils de Tsifanin (Manditsara), qui seront présentés au Roi et qui recevrons les rudiments de l’éducation française de l’époque au pensionnat de Mr Morin.
Sylvain Roux saura plaider les intérêts d’une implantation française conséquente à Madagascar puisqu’il revient en 1821 à la tête d’un détachement de 60 ouvriers militaires, de colons, d’officiers : débarquement en octobre à Ste Marie depuis la Gabarre « La Normande » et la Goëlette « la bacchante ».   
Un nouveau traité d’alliance avec la France est signé en 1823 à la pointe à l’Arrée entre Tsifanin (Roi de Tintingue), Tsasy (descendant de Jean Harry) et Tsimarovolan (roi de Manantsatrana).
Tous ces efforts seront contrecarrés par la politique de Robert Farcquard ! Son agent, Hastie,(né en Irlande en 1786, offocier de l’armée des Indes, 56 ème régiment de Port-Louis) négocie avec Radama un traité comprenant le droit aux anglais de s’installer en Imerna et en quelques années plus de trente écoles de langue anglaise avaient vu le jour ainsi que les premiers imprimeurs (Griffith).
Hastie, saura exécuter les directives de Farcquard et fournir, armes, instructeurs et officiers à Radama. L’un deux « Brady » sergent jamaïcain du 22ème régiment garnissaire de Port-Louis,entraînera si bien les troupes de Radama qu’il sera nommé Général. Radama, à la tête de trois mille hommes s’empara de Foulpointe, et ensuite entreprit de mater les chefs Betsimisaraka. Tsifanin, fourni en fusil et en poudre par le France concentra toutes les forces des Betsimisaraka du nord à la jonction de Sonierana-Ivongo et Manompana pour stopper la marche victorieuse de l’héritier d’Andrianapoinimerina. Hastie mettant à la disposition des troupes de Radama une corvette, opérera un mouvement de prise en tenaille en débarquant 250 hommes bien encadrés par des officiers Anglais à la pointe à l’Arrée. Pris entre deux feux, ignorés par les français repliés sur Ste Marie, les forces Betsimisaraka sont décimées et Tsifanin décapité. La route du nord étant ouverte, Radama ne rencontrera plus de résistance il ne verra sur son passage que des femmes le visage couvert de blanc(coutume Betsimisaraka qui rendait les femmes de guerriers partis au combat « mifady =taboue ») et pourra poursuivre son chemin sans combattre jusqu’à Maroentsetra (fond de la baie d’Antongil). On raconte d’ailleurs que le nom de cette ville viendrait d’un dernier coup de génie de Radama qui fit planter tellement de sagaie «  maro entsetra » devant le dernier bastion Betsimisaraka qu’ils acceptèrent de se soumettre sans combattre.
Un dernier sursaut d’honneur verra les derniers guerriers valides de feu Tsifanin partir à l’assaut du fort construit par Radama à Foulpointe (27 juin 1825 relation écrite de A.Coppalle qui participera au combat en tant que servant de canon). Tsasy, commandant les Antavaratra Malata attaqua Foulpointe à la tête de 2000 hommes, Rafaralaha (11 honneurs) commanadant de foulpointe et préféré de Radama avait demandé des secours de la part de Jean René alors Mpankajaka de Tamatave. Celui-ci lui envoya une pièce de campagne, 20 soldat merina et 200 Betanimena en renfort. Les Betsimisraka se jettèrent au combat en poussant force cris et utilisaient une sorte de cor « conque marine », les ravages causés par les pièces de canons ainsi que l’organisation militaire des soldats hovas eurent raison de cette dernière tentative de rebellion des Betsimisaraka. Les morts furent décapités et leurs têtes plantées sur des piques, les quelques survivants qui furent faits prisonniers seront exécutés à la mort de Radama (1828). Jean René (malate né à Fort Dauphin vers 1773 d’un français de la compagnie des Indes nommé Bouchet et d’une Betsimisaraka Antatsimo) ne parut qu’une fois le combat fini.

Cent quatre vingt années plus tard, (2008), quelques familles peuvent encore justifier de leur ascendance avec ces hommes qui marquèrent l’histoire de la côte est, que ce soit du côté de Ratsimilaho (familles Botomora et Ngazy), de Tsifanin (descendants de Manditsara qui fut le premier à importer des plants de girofle de zanzibar, les Zafin’bala de Tintingue et de Maroantsetra), de Tsimarovolan, sans oublier les zanamalata de Mananara… Ne soyez pas étonnés de croiser des visages ornés d’yeux couleur d’émeraude ou du plus pur azur, sans parler de ces visages d’anciens qui imposent le respect ! L’épopée mythique des pirates, corsaires et flibustiers est bien révolue, mais autant que l’esprit, les gènes, ici, demeurent !!!

                                                  Libertalia (1693-1719)

Ratsimilaho sut sans doute reprendre à son compte l’échec que fut l’entreprise de Libertalia dans la baie d’Antongil. Cet épisode obscur de cette république libertaire avant l’heure, est souvent évoqué mais jamais reconnu. Pourtant amplement citée par Charles Johnson (Daniel Defoe ), restée ancrée dans l’histoire orale des Antavatra d’Antongil, elle a certainement existée ! (Les fameuses lettres de Misson reçues par Defoe depuis La Rochelle, sont certes introuvables, mais est-ce suffisant pour qu’elles n’aient jamais existées ?) Johnson situe Libertalia dans la baie de Diego-Suarez, mais la tradition orale malgache parle bien de Maroentsetra ! Selon Johnson seul Tew survivra aux massacres des libertaires, étrange coïncidence quand on sait que Tew reconnaîtra Ratsimilaho comme son fils et que pour les malgaches Tew et White sont le même homme !  Benyowski  saura se servir de ce ciment ancien pour se faire élire grand Mpanjakamena, et si le roi de France l’avait suivi dans ce sens à l’époque, la présence Française sur la façade orientale en aurait été très largement facilitée !
Le capitaine Johnson raconte qu’à la fin du dix septième siècle, Thomas Tew se serait associé à un prêtre défroqué (Caraccioli) et à un Français (Misson) capturés tous les deux par les barbaresques en méditerranée et délivré par des pirates ! Misson et Caraccioli, d’abord réfractaires, auraient ensuite usés de leur influence pour adoucir les mœurs des pirates et finalement devenir leurs chefs. Après quelques prises heureuses, ils décidèrent de s’installer à Madagascar et fignolèrent le code des pirates pour en faire une véritable constitution. C’est ainsi que la première république pirate serait née. Johnson a sans doute volontairement exagéré les vertus de ces hommes, car leur rôle était quand même d’avitailler les navires de Tew. Ils auraient aboli l’esclavage avant l’heure, et c’est peut-être ce fait qui nous rapproche de la réalité. Le commerce des esclaves était largement développé à Madagascar et l’installation des Libertaires n’auraient été possible qu’après un accord avec les chefs locaux dans lequel il était stipulé que les pirates ne feraient jamais de prisonniers parmi les malgaches. La survie sur la côte est de Madagascar demande une santé de fer, peu habitués à travailler la terre et à cours de prises il semblerait qu’à cause d’un manque de vivres ils aient rompu leur alliance avec les chefs locaux pour fournir en esclaves un navire Hollandais ! La sanction fut immédiate et sans appel, les filoha d’Antongil s’allièrent et la fameuse république libertaire de Libertalia se termina par la mort de ces étrangers qui n’avaient pas respecté le traité.
Selon le mythe Betsimisaraka, deux hommes seulement survécurent à ce massacre, échappés de justesse sur une barque salvatrice ils réussirent à rejoindre la Baie de Tintingue, s’y échouèrent de nuit sur la barrière de corail et ne durent leur salut qu’à un baril de poudre grâce auquel ils atteignirent le rivage. L’un d’eux se nommerait John Ball et l’autre L’Arrée. John Ball se serait marié avec une fille de Tintingue et y aurait fait souche, tandis que son acolyte en aurait fait de même à la pointe qui porte encore aujourd’hui son nom ! Légende orale ? Faits Historiques ? Espérons que des archives encore méconnues nous donnerons plus de détails.

                                     Généalogie de ratsimilaho

Thomas White-Tew ? 1519---------+----------Rahena (princesse de Fénérive)

Ratsimilaho ? 1950 51----------+-----------Matavy (princesse sakalave)

Betia ? et Jean Harry (1534-1567)

Iavy (1767-1791)

Zakavola (1791-1803)

Anarchy  (1803-1811) (référence à Libertalia ?)

Sources :
Description véritable de l’île de Madagascar. Hieronimus Megiser. 1609
Histoire de la grande île de Madagascar. Flacourt. 1658
Boothby et LLoyd. 1647
Remefort. 1668
Dubois. 1674
Saussay et Ambroise paré. 1721
 Archives nationales de la marine Française.
Archives nationales de la navy (Angleterre)
Père Botomora Emilien (prêtre diocésien d’Antsiranana)
Eugène Régis Mangalaza  (vie et mort chez les Betsimisaraka) L’harmattan
Hubert Deschamps (histoire de Madagascar) Berger-Levrault deuxième édition Capitaine Johnson.  « A General History of  Pyrates » 1724
Frederic Victor C Chasseriau. 1845
Précis sur les établissements Français à Madagascar. 1836
Histoire et Géographie de Madagascar. Henry d’Escamp, Macé Descartes. 1846
Connaissance de Madagascar. Louis Philiber Lacaille. 1863
Charles Ogé Barbaroux. 1857
Voyage à Madagascar et aux îles Comores. BF Leguével et Lacombe. 1840
Ida Pfeiffer, voyage à Madagascar. 1881
Voyage dans l’intérieur de Madagascar et dans la capitale du Roi  Radame en 1825 et 1826. A.Coppalle. 1909.
Archives familiales des Zafin’bala de Tintingue.
J.C Hébert. Les razzias Malgaches aux îles comores et sur la côte orientale africaine.
Taniko. Morceaux d’histoire et de généalogie.
Haisoratra : Actualités littéraires La chaîne des ancêtres













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